Pagani Zonda S 7.3 Roadster : prix, fiche technique & infos

Présentée au salon de Genève en 2003, la Pagani Zonda S 7.3 Roadster représente l’aboutissement du travail d’Horacio Pagani sur sa première génération de supercars. Avec seulement 12 exemplaires produits, cette version à ciel ouvert du coupé S 7.3 incarne l’excellence artisanale italienne associée à la puissance brute d’un V12 Mercedes-AMG atmosphérique. Un modèle qui continue de fasciner collectionneurs et passionnés deux décennies après sa sortie.

La Zonda S 7.3 Roadster dans la lignée Pagani

De la Zonda C12 à la version 7.3

Lorsque la Zonda C12 débarque au salon de Genève en 1999, elle marque l’entrée fracassante de Pagani dans le monde ultra-select des constructeurs de supercars. Son V12 de 6,0 litres développe 394 chevaux, ce qui constitue déjà une base solide.

Mais Horacio Pagani, avec son expérience en Formule 1 et chez Lamborghini, sait qu’il faut évoluer rapidement pour rester dans la course. Dès l’année 2000, la Zonda S 7.0 fait son apparition avec une cylindrée portée à 7 litres et 550 chevaux. L’écart de performances devient spectaculaire.

En 2002, nouvelle évolution : la Zonda S 7.3 gagne encore 291 cm³ et surtout des équipements de sécurité active jusqu’alors absents. L’ABS et le contrôle de traction deviennent de série, indispensables pour dompter les 555 chevaux et 750 Nm de couple du nouveau bloc AMG. Cette version coupé connaît un succès d’estime avec 18 exemplaires construits.

L’arrivée du roadster en 2003

Un an après le coupé, Pagani présente la déclinaison roadster au même salon de Genève. Le projet d’une version décapotable était en réalité dans les cartons depuis 1999, mais les ingénieurs de Modène voulaient garantir une rigidité structurelle irréprochable.

Le défi technique est de taille : conserver l’intégrité du châssis sans le toit rigide. La solution passe par un renforcement du monocoque en fibre de carbone, des barres anti-roulis plus épaisses et une révision du sous-châssis arrière pour mieux répartir les charges. Résultat, la prise de poids se limite à 30 kilogrammes seulement, pour un total de 1280 kg.

Les performances restent strictement identiques au coupé : 3,7 secondes pour le 0 à 100 km/h et 340 km/h en pointe. Une prouesse qui témoigne du savoir-faire de la petite équipe de Modène.

Un V12 AMG atmosphérique de référence

Le moteur M120 de 7,3 litres

Au cœur de la Zonda S 7.3 Roadster bat l’un des plus gros V12 atmosphériques jamais montés sur une voiture de route. Ce bloc de 7291 cm³ dérive directement du moteur équipant les Mercedes Classe S Type 140, mais il a été entièrement retravaillé par les spécialistes d’AMG.

Les modifications sont substantielles : bielles en titane pour réduire les masses en mouvement, système d’admission revu pour améliorer le remplissage des cylindres, alésage porté à 91,5 mm contre 89,7 mm sur la version 7.0. La course reste fixée à 92,4 mm, ce qui préserve la vivacité du moteur malgré l’augmentation de cylindrée.

Ce V12 atmosphérique développe 555 chevaux à 5900 tr/min et surtout 750 Nm de couple dès 4050 tr/min. L’absence de suralimentation garantit une linéarité de réponse exceptionnelle et un chant mécanique pur qui reste l’une des signatures de ce modèle.

Performances et comportement

Sur le papier, les chiffres impressionnent : le 0 à 100 km/h en 3,7 secondes place la Zonda S 7.3 Roadster dans le top de son époque, aux côtés des Ferrari Enzo et Porsche Carrera GT. La vitesse maximale annoncée de 340 km/h n’a jamais été totalement vérifiée en conditions réelles, mais un test sur autoroute allemande a permis d’atteindre 319 km/h avec les réglages aérodynamiques favorisant l’appui.

La puissance transite par une boîte manuelle 6 rapports conçue en interne par Pagani, associée à un embrayage bi-disque AP Racing et un différentiel autobloquant. Le tout est désormais épaulé par un système de contrôle de traction et un ABS Bosch, absents sur les premières Zonda.

Malgré ses performances brutales, la Zonda S 7.3 Roadster se révèle étonnamment docile au quotidien. Le V12 AMG offre une souplesse remarquable à bas régime, l’insonorisation est soignée et les suspensions à double triangulation avec amortisseurs réglables électroniquement procurent un confort inattendu pour une supercar de cette trempe.

Conception et exclusivité

Architecture et matériaux

La structure de la Zonda S 7.3 Roadster repose sur un monocoque central en fibre de carbone d’une longueur de 2730 mm entre les essieux. Cette cellule ultrarigide constitue l’habitacle et offre une protection passive exemplaire en cas de choc.

À l’avant comme à l’arrière, des sous-châssis tubulaires en acier chrome-molybdène viennent se fixer sur le monocoque. Celui de l’avant supporte la direction assistée, les suspensions et les radiateurs tout en étant conçu pour se déformer progressivement en cas d’impact frontal. Le sous-châssis arrière porte le moteur, la boîte de vitesses et les suspensions arrière.

Le toit amovible constitue une pièce d’ingénierie à part entière. Il se compose de deux éléments : une partie rigide en fibre de carbone qui couvre l’habitacle et une section arrière en toile qui assure la jonction avec le capot moteur. Le démontage s’effectue en quelques minutes grâce à des leviers situés près des pare-soleil et des montants centraux. Une fois retiré, l’ensemble trouve sa place dans un compartiment rabattable sous le capot avant, aux côtés des deux valises en cuir sur mesure.

Une production ultra-limitée

Entre 2002 et 2005, Pagani a produit exactement 30 exemplaires de la Zonda S 7.3 : 18 coupés et 12 roadsters. Cette rareté fait aujourd’hui du roadster l’une des versions les plus recherchées de la lignée Zonda, avant l’arrivée de la Zonda F en 2005.

Chaque voiture était assemblée à la main dans l’atelier de Modène, en Italie, par une équipe réduite d’artisans et de techniciens. Le processus de fabrication prenait plusieurs mois et chaque client pouvait personnaliser son véhicule dans les moindres détails : couleur de carrosserie, finitions intérieures en cuir ou alcantara, détails en aluminium poli ou en carbone apparent.

Contrairement aux grandes séries, aucune Zonda S 7.3 Roadster n’est strictement identique à une autre. Cette approche sur-mesure, héritée des carrossiers italiens d’avant-guerre, contribue largement à l’aura du modèle.

Quelle place pour la Zonda S 7.3 Roadster aujourd’hui ?

Une supercar de collection recherchée

Sur le marché de la collection, la Zonda S 7.3 Roadster se négocie aujourd’hui entre 1,5 et 2,5 millions d’euros selon l’état, le kilométrage, l’historique de propriété et le niveau de personnalisation. Les exemplaires avec moins de 15 000 km et un historique complet atteignent le haut de la fourchette.

La rareté du roadster par rapport au coupé joue en sa faveur. Avec seulement 12 unités produites contre 18 pour le coupé, chaque apparition sur le marché suscite l’intérêt des collectionneurs les plus fortunés. Certains exemplaires n’ont jamais été revendus depuis leur livraison d’origine.

La Zonda S 7.3 Roadster occupe une position charnière dans l’histoire de Pagani : c’est la dernière évolution avant la Zonda F, considérée comme le véritable sommet de la lignée. Elle reste néanmoins plus accessible que les versions ultérieures comme la Cinque ou la Zonda R, tout en offrant l’essentiel de l’expérience Zonda.

Ce qu’il faut retenir avant d’acheter

L’acquisition d’une Zonda S 7.3 Roadster ne s’improvise pas. Le premier point de vigilance concerne l’historique complet du véhicule. Dans ce segment ultra-exclusif, la traçabilité des entretiens, des propriétaires successifs et des éventuelles restaurations constitue un élément déterminant de la valeur.

L’entretien doit impérativement être confié à un spécialiste agréé Pagani ou à un préparateur reconnu dans l’univers des supercars italiennes. Les pièces détachées sont rares et coûteuses, notamment pour le moteur AMG et les éléments de carrosserie en carbone. Il faut compter plusieurs dizaines de milliers d’euros par an pour maintenir la voiture en condition optimale.

Du point de vue de l’usage, la Zonda S 7.3 Roadster reste une voiture exigeante. La boîte manuelle demande de l’habitude, la visibilité est réduite, le diamètre de braquage généreux et le comportement routier requiert une certaine expérience des supercars à moteur central. Ce n’est clairement pas une voiture de tous les jours, même si elle se montre plus docile qu’on pourrait le croire.

La Pagani Zonda S 7.3 Roadster incarne l’âge d’or des supercars artisanales italiennes, à une époque où l’électronique ne masquait pas encore totalement le caractère des mécaniques. Avec son V12 atmosphérique de 7,3 litres, sa construction entièrement en carbone et sa production limitée à 12 exemplaires, elle représente aujourd’hui un investissement passion pour collectionneurs avertis qui recherchent l’exclusivité absolue et l’émotion à l’état pur. Un modèle qui continue de prendre de la valeur, porté par la légende Zonda et la rareté intrinsèque du roadster.

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koessler.buisness@gmail.com
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