Pagani Huayra Imola : l’hypercar à 5 millions d’euros

La Pagani Huayra Imola représente l’une des versions les plus extrêmes jamais conçues par le constructeur italien. Développée et affinée sur le mythique circuit d’Imola, cette hypercar ultra-exclusive combine puissance radicale, technologie de pointe et exclusivité absolue. Produite à seulement 5 exemplaires pour le coupé et 8 pour le roadster, l’Imola incarne la philosophie de Pagani Automobili poussée à son paroxysme : un banc d’essai roulant au service des futures créations de la marque.

Une hypercar née sur le circuit d’Imola

Un nom qui honore un lieu mythique

Le nom Imola n’a pas été choisi au hasard. Il rend hommage à l’Autodromo Internazionale Enzo e Dino Ferrari, situé à proximité de la ville italienne d’Imola, en Émilie-Romagne. Ce circuit légendaire, théâtre de nombreux Grands Prix de Formule 1 et drame du sport automobile, a servi de terrain d’essais privilégié pour le développement intensif de cette hypercar.

Pagani entretient une relation étroite avec ce tracé depuis des années. C’est sur ses virages exigeants et ses longues lignes droites que la majorité des 10 000 kilomètres de tests de l’Imola ont été effectués, permettant aux ingénieurs d’affiner chaque réglage, chaque détail aérodynamique et chaque paramètre de la suspension.

Un projet né en 2019 sous le nom de code « Dragon »

L’histoire de l’Imola débute en 2019, lorsqu’un mystérieux prototype est aperçu sur les circuits européens. Surnommé « Dragon » à l’époque, ce modèle unique avait été commandé par Oleg Egorov, fondateur du préparateur russe TopCar Design et collectionneur de Pagani.

Ce qui semblait être une commande spéciale isolée s’est rapidement transformé en un projet à part entière. Pagani a décidé d’en faire une série ultra-limitée de 5 exemplaires, tous vendus avant même la présentation officielle du modèle en février 2020. Le surnom Dragon a laissé place au nom définitif Imola, scellant ainsi le lien entre la voiture et le circuit qui l’a vu naître.

Ce qui distingue l’Imola des autres Huayra

Un laboratoire roulant pour les futures Pagani

Horacio Pagani ne considère pas l’Imola comme une simple déclinaison sportive de la Huayra. Il la définit comme un « vehicle-laboratory », un véritable laboratoire roulant destiné à tester des innovations technologiques majeures avant leur intégration sur les futurs modèles.

Cette approche n’est pas nouvelle chez Pagani. La marque l’avait déjà expérimentée avec la Zonda R en 2008, dont les solutions techniques extrêmes avaient ensuite été adaptées sur la Huayra de série. L’Imola reproduit cette stratégie et va encore plus loin.

Parmi les innovations développées sur l’Imola, plusieurs ont déjà été transférées vers d’autres modèles. Le nouveau composite Carbo-Titanium HP62 G2 et le Carbo-Triax HP62, utilisés pour le monocoque central ultra-renforcé, offrent une rigidité en torsion et en flexion supérieure tout en réduisant le poids. Ces matériaux équipent désormais la Huayra Roadster BC et seront présents sur les créations futures de la marque.

Autre innovation remarquable : le système de peinture Acquarello Light. Cette technologie permet de réduire le poids de la peinture de 5 kg tout en conservant la richesse, la profondeur et la brillance des couleurs. Un gain qui peut sembler dérisoire, mais qui illustre l’obsession de Pagani pour chaque gramme économisé.

Une aérodynamique poussée à l’extrême

Horacio Pagani l’assume sans détour : l’Imola n’est pas une voiture élégante au sens traditionnel. L’esthétique a été volontairement sacrifiée au profit de l’efficacité aérodynamique pure. Chaque surface, chaque aileron, chaque prise d’air a été dessiné pour maximiser la performance en piste.

Le résultat est spectaculaire et immédiatement visible. À l’avant, le V inversé caractéristique de la Huayra disparaît au profit d’un bouclier monobloc percé de larges entrées d’air. Le capot intègre une nouvelle prise d’air centrale logée dans le pli en V, alimentant le moteur en air frais.

Les flancs affichent des extracteurs latéraux agressifs et des jupes redessinées qui canalisent les flux d’air avec une précision chirurgicale. À l’arrière, l’aileron massif et le diffuseur surdimensionné dominent l’ensemble, créant une signature visuelle radicale.

Cette architecture aérodynamique génère environ 450 kg de appui à 280 km/h, un chiffre considérable pour une voiture homologuée route. Pagani a volontairement choisi de ne pas abaisser excessivement la garde au sol pour préserver la downforce sur routes publiques, souvent irrégulières. L’équipe a donc concentré ses efforts sur les surfaces supérieures et les détails aérodynamiques extérieurs.

L’Imola reprend le système d’aérodynamique active introduit par la Huayra, première voiture de route équipée de cette technologie. Les quatre ailerons mobiles ajustent leur position en temps réel selon les conditions de conduite, générant même un effet de freinage aérodynamique lors des décélérations.

Performances et caractéristiques techniques

Un V12 AMG porté à 827 chevaux

Sous le capot de l’Imola bat le cœur qui anime toutes les Huayra : un moteur V12 biturbo de 6,0 litres développé par Mercedes-AMG selon les spécifications de Pagani. Pour cette version extrême, les ingénieurs ont poussé la préparation encore plus loin.

La puissance atteint 827 chevaux à 5 900 tr/min, soit 27 chevaux de plus que la Huayra BC. Le couple culmine à 1 100 Nm, disponible entre 2 000 et 5 600 tr/min. Cette plage d’utilisation particulièrement large garantit des reprises foudroyantes à tout régime.

La transmission repose sur une boîte séquentielle à 7 rapports développée par Xtrac spécifiquement pour Pagani. Moins confortable qu’une double embrayage ou qu’une automatique classique, elle compense par sa rapidité et sa légèreté. L’introduction du système SMART GAS réduit encore les temps de passage de vitesse et renforce le caractère racing de l’ensemble.

Une chasse au poids obsessionnelle

Le poids constitue l’obsession permanente des ingénieurs de Pagani. Pour l’Imola, cette quête de légèreté atteint des sommets inédits. Le poids à sec s’établit à 1 246 kg, un chiffre remarquable compte tenu de la puissance et de la complexité technique du véhicule.

Cette performance résulte d’une approche méthodique touchant chaque composant. Au-delà du système de peinture Acquarello Light et des nouveaux composites Carbo-Titanium, Pagani a multiplié l’usage d’alliages nobles : aluminium, titane et acier chrome-molybdène.

Plus de 770 composants ont été forgés ou usinés CNC pour optimiser le rapport résistance/poids. Beaucoup reçoivent la nouvelle finition texture-look appliquée spécifiquement aux pièces en alliage d’aluminium, alliant légèreté et recherche esthétique.

Le résultat : un rapport poids/puissance proche de celui d’une Formule 1 moderne, dans une voiture homologuée pour la route.

Suspension et freinage de compétition

L’architecture de suspension a été entièrement revue pour l’Imola. La géométrie a été redessinée pour optimiser le transfert des 1 100 Nm de couple au sol, réduire l’effet de plongée au freinage et limiter le roulis en virage.

Chaque roue reçoit un amortisseur actif à contrôle électronique, tous interconnectés entre eux. La suspension avant intègre un système de levage variable qui dialogue avec l’unité centrale gérant également l’aérodynamique active, le moteur, le différentiel et la boîte de vitesses. Cette approche holistique garantit une cohérence totale du comportement dynamique.

Résultat : le conducteur peut freiner au tout dernier moment avant d’aborder un virage, la voiture restant stable et prévisible même dans ces conditions extrêmes.

Le système de freinage Brembo a été optimisé par une étude aérodynamique intensive et d’innombrables tests dédiés. Le refroidissement a été perfectionné pour garantir des performances constantes même lors de sessions prolongées sur circuit.

Les pneus Pirelli P Zero Trofeo R ont été développés en collaboration avec Pirelli grâce au nouveau système Next MIRS (Modular Integrated Robotized System). L’objectif : offrir des performances de très haut niveau sur piste tout en conservant un caractère communicatif et accessible, fidèle à l’ADN Pagani. Ils mesurent 265/30 R20 à l’avant et 355/25 R21 à l’arrière, montés sur des jantes forgées.

L’Imola Roadster : une déclinaison encore plus radicale

Présentée en 2023, inspirée de la Huayra R

En novembre 2023, Pagani lève le voile sur l’Imola Roadster, version découvrable de l’hypercar. Mais le projet initial a rapidement évolué. Plutôt que de créer un simple décapotage du coupé, l’équipe de Pagani Grandi Complicazioni (la division des projets spéciaux) a choisi une approche plus ambitieuse.

Le roadster combine la technologie sophistiquée de la Huayra Roadster BC avec les principes aérodynamiques et le design de la Huayra R, l’hypercar de piste pure développée exclusivement pour le circuit. Le résultat est une voiture encore plus avancée et complexe que le coupé Imola initial.

Les lignes audacieuses s’inspirent directement de la Huayra R, créant une filiation visuelle forte avec le modèle le plus radical jamais créé par Pagani. Mais contrairement à la R, l’Imola Roadster reste homologuée pour un usage routier.

Des évolutions techniques notables

Le roadster ne se contente pas de reprendre la recette du coupé. La puissance progresse à 838 chevaux à 5 600 tr/min, pour un couple toujours fixé à 1 100 Nm disponible entre 3 600 et 5 600 tr/min. Cette augmentation de puissance s’accompagne d’un système de refroidissement entièrement repensé.

Les deux entrées d’air avant ont été élargies pour améliorer l’alimentation en air frais des radiateurs. Le système de gestion thermique intègre désormais une double sortie d’air chaud : l’une dissimulée dans le passage de roue, l’autre visible sur le côté du pare-chocs, signature distinctive du modèle Imola.

Le poids grimpe légèrement à 1 260 kg à sec, soit 14 kg de plus que le coupé. Un surpoids minime compte tenu de la complexité d’un toit amovible et des renforts structurels nécessaires pour compenser l’absence de pavillon fixe.

L’aérodynamique a été recalibrée pour générer 600 kg d’appui à 280 km/h. Les ingénieurs ont équilibré les flux d’air intérieurs et le profil extérieur pour garantir un comportement stable dans toutes les situations. Chaque surface remplit une fonction aérodynamique autant qu’esthétique, selon le principe cher à Léonard de Vinci qui guide toutes les créations Pagani : l’union de l’Art et de la Science.

Les performances dynamiques atteignent des sommets : 2,0 g d’accélération latérale en continu, avec des pics à 2,2 g. La décélération longitudinale atteint également 2,2 g, plaçant l’Imola Roadster au niveau des voitures de compétition. La vitesse maximale est bridée électroniquement à 350 km/h.

Production encore plus confidentielle

Si le coupé Imola avait été limité à 5 exemplaires, le roadster pousse l’exclusivité encore plus loin avec une production fixée à 8 unités seulement. Chacune est homologuée pour un usage routier dans le monde entier, bien que leurs propriétaires les réservent probablement aux journées circuit privées et aux rassemblements de collectionneurs.

Le tarif n’a pas été officiellement communiqué, mais les observateurs l’estiment largement supérieur aux 5 millions d’euros du coupé, compte tenu des évolutions techniques et de la production encore plus limitée.

Prix, exclusivité et positionnement

5 millions d’euros minimum pour le coupé

Le prix de départ de la Pagani Huayra Imola coupé s’établit à 5 millions d’euros, soit environ 5,4 millions de dollars. Une somme vertigineuse qui la place parmi les hypercars les plus onéreuses du marché, aux côtés de modèles comme la Bugatti Chiron Super Sport ou la Koenigsegg Jesko.

Tous les exemplaires ont été vendus avant même la présentation officielle du modèle. Le profil des acquéreurs ? Des collectionneurs passionnés de Pagani, souvent déjà propriétaires de plusieurs modèles de la marque. Oleg Egorov, premier client de l’Imola, possédait déjà une Zonda Unica avant de commander son exemplaire.

Ce tarif ne couvre que la base. Chez Pagani, la personnalisation est une religion, et les clients dépensent généralement plusieurs centaines de milliers d’euros supplémentaires pour adapter leur voiture à leurs goûts : choix des matériaux, finitions spéciales, couleurs sur mesure, équipements exclusifs.

Où se situe l’Imola dans la galaxie Huayra ?

La famille Huayra s’est considérablement élargie depuis le lancement du modèle de base en 2011. Comprendre la position de l’Imola nécessite de replacer le modèle dans cet écosystème complexe.

La Huayra standard (730 chevaux, 1 350 kg) constitue la base de la gamme, déjà exceptionnelle mais relativement accessible dans l’univers Pagani. La Huayra BC et sa déclinaison BC Roadster (800 chevaux, environ 1 218 kg) représentent une première escalade vers la performance pure, avec un allègement significatif et une puissance accrue.

L’Imola et l’Imola Roadster (827 et 838 chevaux, 1 246 et 1 260 kg) incarnent les versions route les plus extrêmes jamais homologuées par Pagani. Elles privilégient l’efficacité aérodynamique radicale et servent de laboratoires technologiques.

Au sommet de la pyramide trône la Huayra R (850 chevaux, 1 050 kg), réservée à un usage circuit exclusif. Non homologuée pour la route, elle pousse le concept Huayra dans ses derniers retranchements avec un V12 atmosphérique et une architecture pensée uniquement pour la performance chronométrique.

Enfin, la Huayra Codalunga (840 chevaux) adopte une philosophie différente : allongée de plusieurs centimètres, elle privilégie l’élégance et le raffinement sur la brutalité des performances. Production : 5 exemplaires à 7 millions d’euros pièce.

L’Imola se positionne donc comme la version route la plus radicale avant le basculement vers les modèles circuit pur. Elle incarne le point d’équilibre ultime entre homologation routière et ADN racing.

Une œuvre d’art technologique ultra-exclusive

La Pagani Huayra Imola cristallise trois décennies de recherche et d’innovation dans le domaine des hypercars. Plus qu’une simple déclinaison sportive, elle représente un manifeste technique où chaque innovation trouve un terrain d’expression avant d’être diffusée vers les futures créations de la marque.

Avec sa production limitée à 5 exemplaires pour le coupé et 8 pour le roadster, l’Imola restera à jamais un objet de collection réservé à une poignée de privilégiés. Son tarif vertigineux et son exclusivité absolue en font l’une des voitures les plus désirables et inaccessibles du marché automobile contemporain. Un statut qu’elle partage avec les plus grands noms de l’hypercar moderne, tout en affichant la signature artisanale unique qui fait la renommée de Pagani Automobili depuis sa fondation.

Partagez votre amour
koessler.buisness@gmail.com
koessler.buisness@gmail.com
Articles: 38

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *